Le diagnostic environnemental
Le diagnostic environnemental doit permettre d’identifier l’ensemble des impacts environnementaux liés aux activités de l’organisation.
Il s’agit donc de fournir une « image » à l’instant T de l’empreinte écologique de l’Administration, qui servira ensuite de base à la définition d’un programme d’actions environnemental cohérent, aux objectifs et cibles clairs. Un autre objectif poursuivi : faire savoir au personnel, en l’associant à la démarche de diagnostic, qu’une politique d’éco-exemplarité est en train de se mettre en place.
Cette phase de diagnostic peut aussi être utilisée pour lancer un appel à candidatures visant à recruter des volontaires souhaitant s’impliquer ultérieurement dans la démarche d’éco-exemplarité (par exemple, en contribuant aux travaux du groupe internes qui seront mis en place ensuite).
Il n’existe pas de méthode universelle pour évaluer ou mesurer les impacts environnementaux. Le diagnostic peut s’organiser de différentes façons. Ci-après, vous sont proposés quelques outils utiles pour conduire cette démarche d’état des lieux : Scan comportemental – Sondage d’opinion, Les éco-cartes, Bilan des émissions de gaz à effet de serre.
Scan comportemental – Sondage d’opinion
La réalisation de ce sondage a pour objectifs de :
- faire apparaître les comportements positifs du personnel ou, à l’inverse, ayant un impact défavorable sur l’environnement ;
- mettre en évidence les points forts et les points faibles des pratiques déjà en place au sein de l’Administration.
Le scan comportemental se présente le plus souvent sous la forme d’un questionnaire d’enquête individuel, à compléter par chaque travailleur (en ligne ou en version papier). L’analyse du questionnaire permet, notamment, de mettre en évidence : - la perception qu’ont les sondés de la qualité de la gestion environnementale sur leur lieu de travail et leurs suggestions ;
- la proportion des employés prêts à modifier leurs comportements en faveur de l’environnement ;
- les thématiques susceptibles d’offrir le plus de possibilités de changement.
Le questionnaire est administré, de façon anonyme, à l’ensemble du personnel inclus dans le champ d’action de la démarche d’éco-exemplarité. Plusieurs variantes du questionnaire peuvent être envisagées selon les publics visés par l’enquête : personnel administratif, technique, ouvrier… À chacun de ces publics sont assignées des tâches différentes. Par conséquent, des comportements et usages différents en découlent sur le lieu de travail.
Un sondage d’opinion en ligne peut être réalisé pour collecter la perception du personnel quant à la qualité de la gestion environnementale de leur Administration. Ce sondage pose des questions précises quant à la perception du personnel sur certains points. Pour chaque thème, le personnel pourra émettre des commentaires et ajouter des idées d’actions.
Ainsi, prendre la température sur le terrain au travers d’un sondage d’opinion auprès des travailleurs s’avère être une étape importante. En effet, cela aidera à évaluer les endroits où il faudra agir en matière d’environnement selon les employés.
Les éco-cartes
Outre les perceptions du personnel communal à l’égard des différentes thématiques environnementales (capitalisées par le biais du scan), le coordinateur de la démarche éco-exemplaire pourra également s’intéresser à des données plus « techniques ». L’utilisation d’éco-cartes permet, par exemple, de représenter schématiquement, et de manière participative, avec les travailleurs concernés, des dysfonctionnements environnementaux à des endroits précis (lieux de stockage, poste de travail…). Principal avantage : les informations environnementales pertinentes sont recueillies sur le terrain, avec les gens, au lieu de s’appuyer seulement sur la documentation administrative. Cet outil est également adapté pour identifier des problèmes liés à la sécurité et l’hygiène (ex. : présence d’une prise à proximité d’un point d’eau, vétusté d’un extincteur…).
Aucun niveau particulier de connaissance environnementale préalable n’est nécessaire pour s’approprier leur mode d’emploi : il s’agit simplement de pointer, sur un plan, les informations/problématiques environnementales que l’on souhaite relever, en précisant, par exemple, les comportements inadéquats, les problèmes d’équipement mais aussi les actions existantes qui portent leurs fruits. Les différentes thématiques environnementales sont traitées séparément (eau, air, sol, risques, énergie…). Au terme de cet audit participatif, une vue d’ensemble est ainsi obtenue, qui permet de déclencher une démarche d’amélioration environnementale en activant immédiatement des actions sur le terrain.
Les éco-cartes sont à réaliser au début de la mise en place de la démarche d’éco-exemplarité. Elles sont ensuite réévaluées une fois par an, au minimum, et à chaque fois qu’un nouvel évènement significatif modifie l’existant (si l’organisation rénove son site ou si elle étend ou modifie ses activités, par exemple).
Tableau de bord - récolte de données
a récolte des données environnementales sous forme de tableau de bord permet de rendre compte des impacts environnementaux de l’Administration à un temps donné et ainsi d’évaluer l’évolution de la situation au fil de l’eau. Cet outil donne une vue globale de la performance environnementale et peut donc aider à définir les objectifs et le plan d’actions, auxquels des indicateurs de performance seront ensuite adossés. Ces indicateurs fournissent les informations nécessaires pour le suivi de la démarche et son amélioration continue. Par ailleurs, leur communication à l’ensemble des parties impliquées favorise la clarté, la transparence et la comparabilité des informations fournies par l’organisation.
Des matières premières, de l’énergie, des produits auxiliaires et des emballages entrent et sortent de l’Administration. Un bilan de matières aidera à avoir une image claire en termes de tonnage et de volume des consommations de ressources. Il apporte aussi une meilleure connaissance de la nature des produits utilisés ou dont l’Administration dispose afin de fixer des objectifs précis de réduction. Il est préférable d’utiliser les unités universelles (m, kWh, tonnes, kg, etc.)
Bilan des émissions de gaz à effet de serre
Un bilan des émissions de gaz à effet de serre (bilan GES) est une évaluation de la quantité de gaz à effet de serre émise (ou captée) dans l’atmosphère sur une année par les activités d’une organisation ou d’un territoire. C’est une première étape permettant l’identification des postes d’émissions pour lesquels le poids carbone est le plus important et sur lesquels il convient dès lors d’agir en priorité.
La première étape dans la réalisation d’un bilan GES est d’établir le périmètre :
– pour une organisation qui réalise son bilan, cela consistera à identifier les sites ou compétences qui entrent dans le bilan ;
– pour un territoire, la première étape du bilan consistera à identifier le périmètre géographique.
Une fois les frontières organisationnelles et territoriales établies, il s’agit d’identifier les sources d’émissions ou secteurs émetteurs.
L’autre volet de cette étape consiste à définir une période de bilan. Elle est équivalente à une année (le plus souvent alignée à l’année civile). Pour suivre ses émissions et pouvoir en maintenir une comparaison significative et cohérente dans le temps, l’organisation doit aussi définir une année de référence.
La seconde étape est la collecte des données. Cette dernière porte sur deux types de données :
- les données d’activité (mesure quantitative de l’activité occasionnant l’émission de GES) : il s’agit de la quantité d’énergie consommée dans le bâtiment, des kilomètres parcourus par mode de transport, du coût pour l’achat de fournitures… ;
- les facteurs d’émissions : coefficient qui permet de convertir la donnée d’activité en émissions de gaz à effet de serre.
La troisième étape est le calcul des émissions, qui peut aussi être confié à des calculateurs en ligne. Pour faciliter le calcul d’émissions, l’AwAC a aussi développé un logiciel à 5 interfaces qui s’adresse notamment aux communes.
Pour aller plus loin dans cette méthode :